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L’ère de l'esprit et le Royaume de Dieu :
«L'ordre actuel de l'humanité touche à son terme. Ce terme sera une immense révolution, "une angoisse" semblable aux douleurs de l'enfantement ; une palingénésie ou "renaissance" (selon le mot de Jésus lui-même), précédée de sombres calamités et annoncée par d'étranges phénomènes» («VIE DE JÉSUS» - Ernest Renan).
«Et il [Jésus] disait : Il en est du Royaume de Dieu comme un homme qui aurait jeté la semence sur la terre. Qu’il dorme ou qu’il se lève, de nuit et de jour, la semence pousse et grandit, comment, il ne le sait. D’elle-même la terre produit du fruit, d’abord une herbe, puis un épi, puis du blé plein l’épi» (Marc - IV 26 à 28). «Il leur dit une autre parabole : Le royaume des cieux est semblable à du levain qu’une femme prend et cache dans trois mesures de farine, jusqu’à ce que le tout ait levé» (Matthieu - XIII 33).
Les similitudes entre le «Royaume de Dieu», annoncé par Jésus (son principal enseignement) et «l’âge de l'esprit» de cette théorie sont troublantes, cette réalisation signifiant pour elle aussi, «… la venue d’un royaume non charnel comme celui des prophètes juifs, mais spirituel et, pour le présent, des hommes transformés de l’intérieur (la metanoia) (la construction secrète des esprits, puis leur conscientisation), pour le futur, l’espérance d’une immortalité bienheureuse […], sur l’amour comme source unique des relations entre eux (la convergence, la fusion des esprits) et avec Dieu» (avec l’esprit universel) («PETIT ROBERT» à Jésus). Et «Bien des premiers seront derniers» (Matthieu XIV 30). Comme les premiers petits mammifères ont survécu tapis dans l’ombre des dinosaures en attendant leur heure, les vieux esprits attendent la leur (dans l’ombre de ceux qui dominent nos iniques sociétés matérialistes), pour faire triompher les belles et justes valeurs spirituelles («Mon Royaume n’est pas de ce monde»).
«Le christianisme est la religion de la sortie de la religion» (Marcel Gaucher). Je ne crois pas que, en son nom, Jésus voulait que l’on crée une religion : «Si la parousie est proche, c’est à la foi brûlante (…) qu’il faut tout consacrer (…) Mais dès l’instant où la parousie s’éloigne, il faut vivre avec sa foi (…) Alors naissent la dévotion et le catéchisme. La parousie évangélique s’est éloignée ; saint Paul est venu constituer le dogme. L’église a donné un corps à cette foi qui n’était qu’une pure tension vers le royaume à venir (…)» («L’HOMME RÉVOLTÉ» - Albert Camus).
La fusion des esprits, qui accomplira le Royaume de l’Esprit pendant la seconde phase, commencera (ou a déjà commencé) par le couple d’Adam et Ève, la première entité de la terre (dont l’un des esprits a été celui de Jésus) et le couple qui les suit dans la filiation de la famille humaine (reconstitution d’une entité). Pierre Teilhard de Chardin donnait aussi à Jésus (le «Christ-oméga») ce rôle primordial dans l’évolution : «Tout cela parce que, dans un univers qui se découvrait à moi en état de convergence, vous aviez pris, par droits de Résurrection, la position maîtresse du Centre total en qui tout se rassemble !».
Et, nous irons tous au paradis. Comme il n’y a pas eu de péché originel, il n'y aura pas de jugement dernier. Tout simplement parce qu'il n'y a pas de Dieu personnel tout-puissant. Et puis, seuls les individus aux esprits peu conscients peuvent être mauvais (pendant l’ère de la matière tous les esprits ont engendré de mauvais individus sur le nombre de leurs incarnations). Les individus de l’ère de la spiritualité, aux esprits de plus en plus grands et de plus en plus conscients, ne sauraient être jugés car ils seront tous bons.