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Toute l’humanité actuelle descend d’un petit groupe d’individus, né quelque part en Afrique ou au Proche-Orient, «au sein d’une population marginale isolée (…), par apparition brutale d’un nouveau génotype qui se fixe rapidement» («UNE FAMILLE PEU ORDINAIRE» - Jean Chaline). Ainsi naissait notre espèce, l’homme moderne, qui ne pouvait plus se croiser avec l’espèce souche dont était issue sa «première entité». Les esprits de ces premiers individus généraient à leur tour de nouveaux esprits et les corps de nouveaux corps : «Car ce qui est né de la chair est chair et ce qui est né de l'esprit est esprit». Nous appartenons tous à deux sortes de familles.
Notre famille spirituelle :
Une fois nés, nos esprits ne semblent avoir plus aucun lien avec leurs parents spirituels. C'est dans l’ordre chronologique de leurs naissances que la filiation, la généalogie des familles spirituelles s'est formée en une longue chaîne. Les maillons les plus proches de chacun sont les esprits de sa famille spirituelle. Ces liens sont plus forts que ceux du corps, indéfectibles.
Notre famille biologique :
Ce sont nos parents biologiques qui sont responsables de notre complexion, de la couleur de nos yeux, de notre peau. Mais, contrairement aux idées reçues, génétiquement, ils ne nous transmettent rien de leurs esprits.
Les liens du sang sont des sottises. Quand un fils ressemble physiquement à son père, il n’en a pas forcément le même caractère. Dans les cellules familiales, les groupes sociaux et culturels, il n’y a que des mimétismes rassurants (ou autres) et des conditionnements. Ce qui nous trompe également ce sont les types d'esprits créés par des destins similaires dans la réincarnation, de même qu’il y a des types physiques et physiologiques.
Les attachements qui s'établissent au sein des familles biologiques sont, comme partout ailleurs, ceux du cœur. Mettre un enfant au monde, c'est être conscient que la vie vous confie une âme et que l'on en est responsable, c'est désirer amener un être égal à soi au meilleur de son développement, c'est l'élever. Devant cet objectif, tous les parents sont des parents adoptifs.
Aucun esprit n’est semblable à un autre, même ceux des vrais jumeaux. Si l'on avait cloné Hitler, l'esprit de ce corps n'aurait eu aucun rapport avec lui. Mais son entourage aurait été convaincu du contraire et il aurait été façonné par son éducation. Nous voyons dans le cas des jumeaux les effets psychologiques, les amalgames que provoquent les apparences.
Relations des deux familles :
Les drogues hallucinogènes, euphorisantes, les antidépresseurs en témoignent, l'influence du corps sur l'esprit, et par ricochet, sur certains comportements, est indiscutable. Mais, ce n'est pas parce que des substances, des sécrétions agissent sur notre humeur, notre conduite, que les gènes du comportement existent. Quant à nos cerveaux, on aurait tort de croire que c’est grâce à leur volume (dont la variation est, paraît-il, de 900 à plus de 2000 cm3) qu'il y en a de plus performants que d’autres (celui d’Einstein était plutôt petit).
Une frontière nette sépare l'esprit et le corps et, comme il y a du plus ou moins grand du côté de la matière, il y a du plus ou moins grand du côté de l'esprit. Ainsi, la taille d'un corps ne détermine pas celle de son esprit. Si l’importance de l’esprit était proportionnelle à celle du corps, du cerveau, les éléphants et les baleines seraient bien plus intelligents que nous. Et bien que l'homme moderne ait un organisme d'une stature très modeste, c'est lui qui a l'esprit le plus vaste de toutes les créatures, ayant vécu, vivant sur cette planète.
Les deux familles, la génétique et la spirituelle, sont en complet décalage. Nous ne choisissons pas nos parents. Notre esprit peut se sentir étranger aux esprits de notre famille biologique. À contrario, il ne suffit pas de rencontrer un membre de sa famille spirituelle pour qu'il se passe quelque chose. Encore faut-il que la vie des individus soit favorable à sa reconnaissance.
La captivité de l'esprit :
A l'heure qu’il est, la diversité biologique sur la terre est à son comble, à l’intérieur de chaque espèce aussi. Et, dans la nôtre, elle n'est pas ce que l'on suppose au prime abord : «La plus grande part de la diversité humaine (85%) est essentiellement due aux différences entre les individus. C’est-à-dire que la différence génétique entre deux personnes d’un même village pourra être plus grande que celle qui existe entre un Parisien, un Aborigène d’Australie et un Indien Hopi ! Les faits scientifiques sont là irréfutables» («UNE FAMILLE PEU ORDINAIRE» - Jean Chaline).
La plus grande part de la diversité des esprits humains, à l'exemple des corps, est celle entre les individus. Mais, tous les hommes sur cette terre, sans exception, détiennent la même définition de l'espèce. Et il n'y a pas d'esprits destinés à tel ou tel type physique, telle ou telle civilisation, tel ou tel peuple, ou à telle ou telle catégorie sociale. Dans le monde de l'esprit, ils sont cosmopolites et regroupés sous un dénominateur commun : humanité. Tous sont de grands voyageurs qui, pour se réincarner, franchissent allègrement les océans, les continents.
Les enfermements ne se font que par la matière. L'esprit humain se moque bien de toutes les frontières, qu'elles soient politiques, culturelles ou autres. Un esprit pourra s’incarner dans un pays pauvre après l’avoir été dans un pays opulent (ce sera plus souvent chez les pauvres, ceux-ci étant nettement plus nombreux que les riches). L'esprit humain ne se soucie guère des apparences. Il n'a pas de couleur. Au contraire, dans cette recherche de toujours plus de diversité imposée par la première phase de l'univers, des couleurs, il vaut mieux que l'esprit en voie de toutes sortes. Plus puissante sera sa structure. Étant au premier plan, la vie incarnée est un écran qui dissimule ce que nos esprits sont vraiment.